L’influence de la broderie orientale s’exerce en Occident dès l’an mil. Cet art précieux est bientôt en mesure de rivaliser avec la peinture, l’orfèvrerie et les émaux.
Au fil des routes commerciales, les broderies de soie, d’or et d’argent parviennent finalement aux portes de l’Europe. Dans les ateliers musulmans du sud de l’Espagne et de Sicile, des pièces somptueuses ( tiraz ) sont brodées dès le IX e siècle . Destinées à la cour, parées de textes et de motifsorientaux, elles ne tempèrent pas la convoitise chrétienne, bien au contraire. En témoigne la chasuble de saint Thomas Becket conservée à la cathédrale de Fermo (Marches), ornée de broderies figurant des scènes princières islamiques ainsi qu’une bénédiction invoquant Allah. L’œuvre provient des ateliers d’Almería, à leur apogée au début du XII e siècle. Pourtant, la broderie existe déjà bel et bien en Occident. Elle orne une grande diversité de supports – de la laine au cuir –, variant en qualité et en matériaux selon les moyens de chacun. La tapisserie de Bayeux, datée du…
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